Le prix des vérifications d'antécédents judiciaires du Service de police d'Ottawa vient d'augmenter de 15 $ à 90 $. Des organismes qui travaillent avec des clientèles vulnérables dénoncent cette hausse, puisqu'elle représente un poids important pour leurs employés.
Tous ceux qui travaillent dans une garderie, dans un hôpital ou dans un organisme qui intervient avec des jeunes doivent faire une demande de vérification de leurs antécédents auprès de la police.
Nous, en étant un organisme à but non lucratif, à secteur vulnérable, on doit demander les antécédents de tout le monde, souligne Johanne Lacombe, directrice générale du Patro d'Ottawa, qui offre des services aux aînés et aux adultes ayant une déficience intellectuelle.
La hausse d'environ 400 % du prix de cette vérification inquiète Mme Lacombe, puisque son organisme fait surtout appel à des jeunes pour travailler dans ses camps de vacances. Or, ce sont les employés qui doivent en défrayer les coûts.
Est-ce que je vais avoir moins de gens intéressés à travailler avec nous? Déjà qu'on a une pénurie au niveau du marché du travail, j'espère que l'effet ne sera pas trop néfaste, mais ce n'est pas une bonne nouvelle.
Cette hausse pourrait faire mal à plusieurs organismes communautaires et aux personnes à la recherche d'un emploi, croit d'ailleurs le professeur de travail social Tim Aubry, de l'Université d'Ottawa.
Ça met une autre dépense pour des gens souvent qui n'ont pas nécessairement beaucoup d'argent, argue-t-il, rappelant que cette vérification doit être refaite chaque année.
Une question de budget, dit la police
De son côté, le Service de police d'Ottawa affirme que l'on devait augmenter les coûts pour respecter le budget imposé par la ville.
C'était une décision guidée par la volonté du conseil municipal de conserver la hausse du budget policier à 2 %, indique Diane Deans, présidente de la Commission des services policiers d'Ottawa.
Au Patro, Mme Lacombe est déjà en mode solution. Elle n'écarte pas l'idée de donner elle-même un coup de pouce financier à ses futurs employés.
Est-ce que je suis capable de payer 20$, 30$, la moitié? Je ne sais pas, on est train d'évaluer, dit-elle.
Elle espère tout de même que la Ville entendra son appel et reviendra sur sa décision.
Avec les informations de Christian Milette, Maxime Huard et Yasmine Mehdi
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